L’adjudant-chef Benitez a laissé un sillage sanglant

Les indices s’accumulent autour de l’adjudant-chef Benitez et de son implication dans la disparition d’Allison et de sa mère Marie-Josée, le 14 juillet à Perpignan.

Midi Libre : 27.09.2013

Que peut-on faire avec huit litres d’eau de Javel, sinon un très grand nettoyage ? A la mi-juillet dernier, Francisco Benitez avait visiblement un gros ménage à faire, puisqu’il a acheté à Perpignan cette importante quantité de produit désinfectant et corrosif, aux propriétés bien connues des amateurs d’affaires criminelles.

 © DR

L’eau de Javel permet de dégrader l’ADN, et complique considérablement cette recherche des traces de sang effacées que les experts mènent sur les lieux du crime avec des produits spéciaux, le Luminol ou le Bluestar.

Beaucoup de sang

« Il a dû les découper. On a l’impression que ça a saigné beaucoup », explique un policier parisien, associé à l’enquête menée par le SRPJ de Montpellier sur la disparition d’Allison et de sa mère Marie-Josée, le 14 juillet à Perpignan. Car du sang, il y en a beaucoup, dans les éléments rassemblés depuis deux mois par les enquêteurs. Tout d’abord dans les indices, prélevés au cours des perquisitions dans l’appartement familial, comme à la caserne de la Légion étrangère. « Des taches invisibles à l’œil nu », révélées au domicile familial. Du sang d’Allison, « dans le conduit d’évacuation » du congélateur familial, dans « le joint du hublot » du lave-linge, mais aussi à l’intérieur du logement qu’occupait le légionnaire à la caserne, indique une source proche du dossier. Les techniciens de l’identité judiciaire en ont aussi trouvé au pied de son lit, dans sa chambre à coucher : là encore, il s’agit de celui de sa propre fille.

Un témoin raconte

Mais il y a aussi ce sang qu’ont vu plusieurs témoins, et dont ils ont parlé aux enquêteurs. Trois jours après la double disparition, Francisco Benitez demande à l’un de ses camarades de venir l’aider à transporter ce congélateur qu’il a soudain décidé de donner à la caserne. L’homme racontera ensuite aux policiers avoir vu du sang dans un lavabo bouché de l’appartement des Benitez.

Disparition de draps à la caserne

Des traces sombres, prélevées dans un sèche-linge utilisé par les militaires, sont toujours en cours d’analyse. La disparition courant juillet d’une trentaine de draps de lit à la caserne intrigue aussi les enquêteurs : ont-ils pu servir d’emballage pour des corps, ou des morceaux de corps ? Et puis il y cette phrase prononcée par l’adjudant-chef devant un autre militaire, et qui prend aujourd’hui une sinistre résonnance. Ce dernier, fin juillet, s’étonnait de le voir nettoyer au jet d’eau un tapis de sol et des draps tâchés de sang, dans une machine à laver de la caserne . Réponse de Francisco Benitez : « J’ai décongelé de la viande. »

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