Biologie : Faire parler le sang (Banque des Savoirs)

Le "Bluestar" est un produit révolutionnaire. Sa fonction : révéler les taches de sang, toutes les taches de sang, même celles qui ont été effacées à grande eau.

Le “BlueStar” est un produit révolutionnaire. Sa fonction : révéler les taches de sang, toutes les taches de sang, même celles qui ont été effacées à grande eau. Il suffit de pulvériser le BlueStar pour les voir apparaître sous la forme d’une lueur d’un bleu électrique. Le produit est si sensible qu’il permet de détecter une goutte de sang même si elle a été diluée 100 000 fois. Non seulement il fournit aux enquêteurs des indications sur les événements qui se sont produits, mais, en plus, il leur indique l’endroit où réaliser des prélèvements de sang aux fins d’analyse génétique.

À l’origine de cette substance, il y a le luminol, une molécule luminescente connue depuis des décennies des services de police aux États-Unis et dans d’autres pays, mais très peu facile d’emploi. Un Américain a l’idée d’en faire commerce pour que les chasseurs puissent suivre la trace du gibier blessé. En 2000, Jean-Marc Lefebvre Despeaux, qui possède à Monaco une société vendant des articles pour chasseurs, se met en tête de l’améliorer. Le résultat ne se fait pas attendre : avec le concours d’un chercheur du CNRS, le luminol devient trois fois plus performant et prend le nom de BlueStar.

En 2001, Jean-Marc Lefebvre Despeaux loue un stand dans un grand salon spécialisé dans les questions liées à la sécurité en espérant qu’il attirera l’attention de certains visiteurs professionnels. C’est là qu’il fait la connaissance d’un scientifique de l’IRCGN. Bien sûr, le BlueStar est intéressant, mais ne risque-t-il pas de dégrader l’ADN ? Des essais sont réalisés avec le concours de l’IRCGN à la suite desquels la formule du produit est légèrement modifiée de manière à laisser intactes les informations génétiques. Aujourd’hui, le BlueStar est un succès planétaire : il est vendu aux polices scientifiques de 78 pays. “C’est comme cela que la recherche avance, explique le Dr Yves Schuliar, à la suite de rencontres et grâce à notre activité de veille continue.” (Sur le site de la société BlueStar Forensic sont mises à disposition des vidéos permettant d’expliquer par l’image, à partir de cas réels, l’utilisation du produit par la police scientifique).

Pour faire parler le sang, il peut aussi être utile de se munir d’un ordinateur. Imaginons une pièce dont les murs sont constellés de projections de ce liquide vital. Aujourd’hui, les techniciens de la police scientifique sont en mesure d’en réaliser un relevé précis grâce à la photogrammétrie, technique permettant de reconstituer un objet en trois dimensions, en l’occurrence le volume d’une pièce, et de localiser avec une grande précision toutes les taches de sang. “Avec des étudiants de l’université de Marne-la-Vallée qui se destinent à devenir ingénieurs, nous avons conçu un logiciel baptisé Escrime, capable de tirer parti de toutes ces données”, explique l’adjudant Philippe Esperança, spécialiste de la morphoanalyse (analyse de forme) des traces de sang à l’IRCGN.

Après avoir “digéré” les relevés photogrammétriques, le programme est capable de reconstituer la scène. Les projections n’ont pas la même morphologie selon que l’instrument qui a servi à les faire était un chandelier ou un couteau. De plus, leur forme indique avec une certaine précision le lieu d’où elles proviennent. Au final, le logiciel est capable de dire combien de coups ont été portés et, même, où se trouvait la victime, debout ou à terre, par exemple. “D’autres pays, comme le Canada, pionnier dans le domaine, ont développé des logiciels équivalents, note l’adjudant Philippe Esperança. Mais plusieurs d’entre eux aimeraient disposer d’Escrime qui est capable, après analyse, de représenter la scène de crime en trois dimensions.”

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Police scientifique, les dernières méthodes

Quand le pollen et les larves d’insectes permettent de résoudre des affaires criminelles, voire des énigmes de l’histoire…

Ce documentaire fait le point sur les fascinantes ressources de la science pour les enquêteurs.

Pour l’Écossaise Lorna Dawson, chercheuse au James Hutton Institute, les sols, notamment forestiers, peuvent livrer, à partir d’une empreinte digitale, de précieux indices sur la localisation d’un crime.

Les échantillons de sang ont aussi la capacité de révéler d’importantes informations : Philippe Esperança, expert criminalistique en France, s’emploie ainsi à mettre au jour des traces a priori invisibles.

 

À l’Institut de médecine légale de Francfort, l’entomologiste Jens Amendt travaille, lui, avec des mouches et leurs larves, lesquelles, prélevées sur une dépouille, peuvent indiquer avec précision l’heure d’un décès.

Dernières prouesses 

Utilisé à partir des années 1980, le test ADN constitue probablement la plus importante révolution dans l’histoire de la criminologie. Nouvel allié incontournable des enquêtes judiciaires, il a entraîné la création d’une véritable police scientifique et la mise au point de nouvelles méthodes criminalistiques. Avec l’éclairage de chercheurs, ce documentaire offre un panorama des dernières prouesses et promesses de la science pour percer les énigmes les plus tenaces.

Relativement récente en Europe, l’analyse du pollen permet d’identifier ceux qui se trouvaient à proximité d’un cadavre, de connaître les lieux fréquentés par le défunt avant sa mort ou encore la saison à laquelle il est décédé. La longue durée de vie du pollen assure la conservation de traces vieilles de plusieurs milliers d’années. À Vienne, à partir de ses recherches, Martina Weber contribue ainsi à élucider des crimes et à étudier des événements historiques, à Pompéi notamment.

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