France Culture : OPERATION « BLUESTAR » , A LA RECHERCHE D’UNE TRACE DE SANG

A la recherche de traces sur une scène de crime avec une équipe du service de l’identité judiciaire.

FRANCE CULTURE : 20.11.2018

Un appartement quelque part dans Paris, des enquêteurs posent des questions au propriétaire qui l’a loué à une femme retrouvée morte l’été dernier ailleurs dans la capitale. A leur côté, deux hommes et une femme de l’identité judiciaire s’affairent : Frank et Julie cherchent des traces de sang sur les couteaux de la cuisine avec un produit miracle le Bluestar…

Steeve prend des photos. Pendant ce temps-là au service, Perrine cherche des empreintes sur des traces sur des sachets ayant contenu des stupéfiants et Thierry inspecte les photos d’un homme déguisé en super-héros retrouvé mort devant un immeuble. La routine.

Crédits : François Teste (Radio France)

 

Avec Thierry, le chef de la section photo-plan ; Perrine, la chef-adjointe de la section traces et indices ainsi que Frank, Julie, Fabrice et Steeve, Nicolas, le chef de la section des traces technologiques et Catherine, employée comme traceur au FAED ( Fichier automatisé des empreintes digitales).

Avec la collaboration de Annelise Signoret – Une série documentaire de Michel Pomarède, réalisée par François Teste

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Une famille demande justice pour le crime de son enfant à Misiones de San Francisco

Le demi-frère et principal suspect sera jugé pour corruption et l'on s'attend à ce qu'il soit bientôt jugé pour meurtre.

Foto / Agencia Enfoque

E-consulta : 10.09.2018

L’assassinat d’un garçon de seulement 7 ans dans l’unité de logement Misiones de San Francisco a provoqué l’émoi d’un large secteur de ses habitants et surtout de la famille du mineur, qui, bien que sachant que c’est le demi-frère de la victime qui est présumé responsable, n’hésite pas à demander que justice soit faite.

Devant l’autel dressé devant son ancien domicile, des dizaines de voisins attendent que le corps de Julian soit remis à sa mère, qui se rend depuis dimanche soir au bureau du procureur général de l’État et au service de médecine légale pour le recevoir et organiser une veillée. Ce média a interviewé des voisins de la rue Mejia, qui en plus de cataloguer le petit Julian comme un enfant très réservé et affectueux, ont montré leur affection en soutenant sa famille dans les frais d’enterrement puisque parmi leur petit revenu se trouvait la vente de memelas que la mère faisait et que, pour des raisons évidentes, elle n’a pas pu faire.

Ils attendent le corps de Julián, son demi-frère attend une audience.
La famille, loin d’être divisée, s’est montrée unie, selon les voisins qui ont accompagné la famille depuis que la disparition a été signalée samedi matin dernier, le 8 septembre, jusqu’au moment où ils ont dû identifier le corps du petit garçon. Les voisins ont confirmé que c’est la famille qui a désigné Eduardo, l’aîné des trois demi-frères, comme le principal suspect dans la disparition de Julian, même s’ils ont confirmé plus tard que, sous l’influence d’une drogue, il a battu le plus jeune de la famille jusqu’à ce qu’il soit tué.

Un voisin a pris l’initiative de vérifier ses caméras de surveillance qui pointent vers la rue où vivait Julian, située dans la section 7 de Misiones de San Francisco, et a constaté qu’un homme qui semble correspondre à la physionomie d’Eduardo traîne un bateau dans la rue.

Les gens présument qu’après l’avoir battu et tué dans sa maison, il a sorti le corps dans le bateau et l’a traîné jusqu’à l’entrée de Misiones de San Francisco pour essayer d’enterrer le corps à côté du Periférico Ecológico, cependant une autre version suppose que le mineur était encore vivant. Pour sa part, la SEMEFO n’a pas encore indiqué quelle était la cause du décès.

Alors que les voisins attendent le cercueil de Julian avec un autel rempli de fleurs, de jouets et de bougies, son demi-frère Eduardo est au centre de justice pénale et attend son audience dans les prochaines heures, où il ne sera inculpé que pour le délit de corruption.

L’infanticide est corrompu, ils organisent un procès pour homicide.

Bien qu’il soit le principal et unique suspect, Eduardo se présentera devant un juge dans les prochaines heures pour entamer son procès pour le délit de corruption, puisque selon des sources ministérielles, samedi, lors de son arrestation, il a tenté d’offrir de l’argent pour ne pas rencontrer un agent du ministère public.

Le crime n’est pas grave et ne mérite même pas un emprisonnement préventif selon le code de procédure pénale, cependant le bureau du procureur pourrait demander la mesure de prison nécessaire s’il s’avère qu’il y a un risque d’évasion.
Ils peuvent également faire appel d’un mandat d’arrêt contre lui, quelle que soit l’issue de l’audience, mais ce devrait être pour le crime d’homicide pour cause de parenté, donc l’agence spécialisée dans les homicides travaille à fond.

Rassembler des preuves dans la maison de Julian

Face à cette précipitation, un groupe de la brigade criminelle s’est rendu au domicile de Julian pour recueillir des preuves par le biais de tests chimiques dits “Buestar”, à la recherche de toute trace de sang pour étayer l’accusation.

Cette équipe était commandée par Arturo Gonzalez Rojas, un élément également connu sous le nom de “El Oso”, qui pendant au moins quatre heures a mené la procédure pour finalement quitter les lieux avec le père de Julian, qui doit donner une interview au Procureur de la République.

Affaire Alexia Daval : d’autres actes et auditions à venir

L’est Républicain: 07.07.2018

De nouvelles expertises de police scientifique
Une quarantaine d’experts en tous genres ont déjà travaillé sur le dossier : pas moins de cinq médecins légistes ; plusieurs experts en automobile de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (traces de pneu, analyse du tracker…) ; une armée de techniciens en identification criminelle pour le prélèvement des traces laissées en différents lieux (ADN, pollen, empreintes, drap…) ; des spécialistes du feu et des informaticiens…

« Tout est revenu sans intérêt, si ce n’est l’autopsie qui montre qu’Alexia a été massacrée », soupire Me Florand (lire par ailleurs). Un déchaînement de violence qui fait dire à l’avocat que, « décidément, rien ne colle entre les différentes déclarations de Daval et les éléments objectifs du dossier ».

Est-ce à dire qu’en matière d’expertise, tout a été tenté ? Sans doute pas. Le magistrat instructeur va devoir tenir compte des dernières déclarations de Jonathann Daval et agir vite. De nouvelles expertises téléphoniques (analyse des fadettes, bornage, SMS…) devraient être lancées, s’agissant cette fois des communications passées par les membres de l’entourage familial, que Daval met aujourd’hui en cause. Le dispositif de vidéosurveillance de la ville de Gray pourrait être passé au crible.

Si une perquisition de la maison des parents paraît difficile, une recherche de traces à leur domicile, selon la méthode du « Bluestar », semble de même « inévitable », concède leur avocat. C’est là, en effet, que Daval situe à présent le crime. « Le juge instruit à charge et à décharge, il va donc procéder à des vérifications », observe l’avocat des parties civiles. Selon Me Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval, beaucoup d’investigations « n’ont pas été faites » et « devront l’être » à la lumière des déclarations de son client.

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Sud Ouest : Meurtre à coups de déambulateur : 30 ans de réclusion requis contre Danièle Louis

L’avocat général Jean-David Cavaillé a démontré la volonté de donner la mort de l’accusée

L’avocat général Jean-David Cavaillé a requis ce vendredi matin une peine de 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Danièle Louis, assortie d’une période de sûreté de 15 ans. Cette dernière est accusée du meurtre de son mari Christian Gonda, le 16 décembre 2015 à Saint-Genis-d’Hiersac.

« Un meurtre presque parfait », a indiqué le magistrat. « Un meurtre qui aurait pu servir de synopsis à un épisode d’Esprits Criminels, série dont le couple était fan. Tout était en place pour que ça passe pour une mort naturelle, ou un accident », causé par des chutes à répétition de son mari. « Tout cela est mis en scène », assène l’avocat général qui a rappelé que la victime était la cible de violences conjugales régulières.

Dans son réquisitoire, Jean-David Cavaillé a rappelé que la mort avait été causée par une accumulation de coups ayant provoqué une importante perte de sang. A l’autopsie, le corps de Christian Gonda était en effet exsangue.

« Comme dans les séries policières, les gendarmes ont utilisé le Blue Star », cette technique permettant de révéler les traces de sang dans la maison. « Il y avait du sang partout », a insisté l’avocat général. « Je n’ai jamais vu ça. » Avec notamment une flaque de 4 m² dans le salon. Mais aussi dans la salle de bain et la buanderie.

« Tant qu’il râlait, je n’ai pas relâché »

Des saignements provoqués par des coups de déambulateurs, de balai et de poings, le samedi 12 décembre. Puis le mercredi, Christian Gonda est dans son lit et se plaint. Des râles qui auraient décidé sa femme de mettre fin à ses jours. Danièle Louis se serait alors saisie d’un lacet et aurait serré le cou de son mari. Avant d’attendre deux heures pour appeler les secours.

En fin de réquisitoire, l’avocat général a également insisté sur la volonté d’homicide. Qui fait encourir la réclusion à perpétuité à l’accusée. En s’appuyant sur cette strangulation avec le lacet. Et de citer les déclarations de l’accusée, dans une de ses dépositions. « Tant qu’il râlait, je n’ai pas relâché ». Le magistrat a demandé aux jurés « de ne pas oublier ces paroles. » Et de dire « oui », Danièle Louis a volontairement donné la mort à son mari.

Jean-David Cavaillé a également requis trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve à l’encontre de Jean-Laurent Jaminon pour non-empêchement de crimes. « Il n’a jamais entrepris la moindre démarche pour protéger son beau-père. Quand il a entendu ses plaintes, il n’a pas réagi. » Se contentant de nettoyer la mare de sang pour recevoir les voisins à l’apéritif, sans appeler les pompiers.

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Les experts Pontoise : à la rencontre des gendarmes scientifiques

Elle incarne une chef de groupe dans « Section de recherches », série phare de TF1. L’actrice Elise Tielrooy, qui s’est aussi lancée dans le thriller futuriste, planche sur son troisième livre.

Le 8 juin dernier, nous l’avons accompagnée à la rencontre des gendarmes scientifiques à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) à Pontoise. ADN, empreintes et profil psy : reportage avec des experts à la pointe !

Pour les accros aux faits divers, c’est un peu le Graal de pénétrer ici. C’est d’ailleurs suite à l’affaire Grégory que l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a été créé en 1987, à Rosny-sous-Bois. Depuis trois ans, bureaux et labos à la pointe de la technologie ont déménagé à Pontoise, au sein de l’immense Pôle judiciaire – quasiment 27 000 mètres carrés -. Chaque jour, ce sont 260 experts et techniciens – des militaires mais aussi des civils – qui viennent en renfort des gendarmes enquêteurs partout en France ou qui réalisent des expertises scientifiques à la demande des magistrats.

Ici, on ne parle pas des enquêtes en cours, logique, mais nous sommes face à ces acteurs de l’ombre, ceux qui permettent aux enquêtes de ricocher avec ce qui paraît au commun des mortels comme des rebondissements spectaculaires. Mais eux pensent avant tout aux victimes, à leurs proches, à tous ceux à qui une enquête de gendarmerie résolue va permettre parfois, doucement, pas à pas, de faire le deuil. C’est la petite trace de sang ou l’empreinte invisible à l’œil nu qu’ils traquent sans relâche. Ce sont eux par exemple qui travaillent non-stop sur l’affaire Maëlys.

Ce sont également eux qui ont créé le célèbre Bluestar, vous savez, le révélateur de sang.

Plus récemment, le chef d’escadron Hubac et son équipe ont mis au point, au sein du service central d’analyse génétique de la gendarmerie, un laboratoire mobile d’analyses ADN. « Une première mondiale ! » Une heure est nécessaire pour installer ce LABADN – c’est son nom – composé d’une camionnette blanche et de tentes gonflables s’élevant autour. Et il suffit de 2h30 aux experts pour en sortir un ADN. Ce labo résolument moderne peut donc se déplacer partout. La première fois qu’il a été utilisé ? Lors de l’attentat de Nice : en 48 heures, ce sont 200 ADN qui seront extraits, « des victimes et leur parentèle ». En janvier dernier, le LABADN s’est cette fois déplacé en Corse pour effectuer des prélèvements ADN sur 286 femmes. Un jeune enseignant avait été retrouvé assassiné en 2016, avec sur son corps des traces d’ADN féminin. Reste désormais à faire « matcher » les profils pour trouver la coupable.

Le lieutenant-colonel Chilliard, le chef d’escadron Hubac et Elise Tielrooy.

Au cœur du service central d’analyse génétique, surchaussures, blouse et charlotte obligatoires. Derrière les vitres, des techniciens masqués s’activent dans des salles stériles. Aucun air du couloir ne doit pénétrer dans le sas. Le chef d’escadron Hubac nous décrypte les différentes étapes : le prélèvement, l’extraction, l’amplification et la révélation de l’ADN. « La phase d’extraction est la plus longue mais aussi la plus contaminante. » Même un postillon va forcément atterrir quelque part donc la vigilance est de mise ! Les chiffres donnent le tournis : ce sont 135 000 prélèvements qui se font chaque année, soit 600 par jour au labo. On nous présente ensuite le GendSAG : « Même les experts Miami ne l’ont pas celui-là ! », plaisante le militaire. Cet outil révolutionnaire permet « l’analyse instantanée de traces biologiques ». Sur une scène de crime sanglante ou une catastrophe de masse, il est ainsi possible d’identifier rapidement les auteurs et les victimes. Dans ce département, ces passionnés travaillent désormais également à faire parler… les os.

« NOTRE TRAVAIL EST D’AIDER LES ENQUÊTEURS À LA COMPRÉHENSION DE LA SCÈNE DE CRIME. »

Nous poursuivons notre visite, direction le Département des sciences et du comportement, le plus féminin paraît-il. Quatre analystes femmes, spécialisées en psychologie criminelle, travaillent en binôme avec deux enquêteurs, se relayant ainsi 24h/24. Cette cellule a été créé en 2001, « suite à une affaire de tueur en série type Allègre », nous explique la Capitaine Le Maout. « 90% des dossiers que nous suivons sont des homicides particulièrement violents, sans mobile apparent. Notre travail est d’aider les enquêteurs à la compréhension de la scène de crime : pourquoi la victime a-t-elle autant de blessures par exemple ? » En gros, « dis-moi ce que tu as fait à ta victime et je te dirai qui tu es », résume-t-elle. Leur quotidien n’est jamais le même et « la liste des horreurs pas exhaustive ». On voit parfois dans les séries une victime avoir le visage recouvert et à chaque fois les enquêteurs expliquent que c’est un signe que l’agresseur la connaissait : alors, info ou intox ? « On appelle cela un geste de réparation : cela peut en effet signifier que l’agresseur connaissait sa victime et, s’il l’a violée et assassinée, c’est possible qu’il remonte son pantalon et sa culotte. Parfois, il recouvre son visage juste parce que c’est une vision ragoûtante », décrypte-t-elle. Ces pros tentent de déterminer les liens de l’agresseur avec la victime, l’existence de troubles de la personnalité et si celui-ci pourrait recommencer. Un travail de fourmi pour imbriquer les pièces du puzzle et esquisser un scénario… que les enquêteurs valideront ou non grâce à leurs investigations. Leur force ? Leur humanité. Et leur abnégation virant à l’acharnement pour faire parler les scènes de crimes. Quand ils rentrent chez eux, ils coupent, se font une bulle. Vie de famille, amis, sport : tout est bon pour prendre de la distance. Mais ils n’oublient pas, jamais. La Capitaine Le Maout croit-elle encore en la nature humaine ? « Parfois », lâche-t-elle dans un sourire.

La Capitaine Le Maout

« NOUS AVONS DES TRACES FRAÎCHES SUR LA MAJEURE PARTIE DES SCÈNES DE CRIME. »

Le capitaine Ledroit

Ici, à chacun sa spécialité. En tout, l’IRCGN compte 16 départements. Le capitaine Ledroit, son truc à lui, ce sont les empreintes digitales. « Saviez-vous que depuis 1902 on peut identifier une empreinte ? », nous lance-t-il, évoquant cette fameuse empreinte digitale composée de dix dessins uniques (même pour les vrais jumeaux !).

Pour relever des empreintes, « la poudre marche surtout sur des surfaces touchées récemment. Et nous avons des traces fraîches sur la majeure partie des scènes de crime », explique le capitaine. Mais, il existe des dizaines d’autres techniques pour chercher des traces papillaires sur une scène. La révélation chimique, par exemple. Dans un labo, nous voyons apparaître une empreinte digitale après 48h de traitements. Grâce à des lasers ou des filtres de couleur se dessinent même du sang ou des traces de maquillage. Equipées de lunettes, nous découvrons comment cinq minutes de traitement à la lumière verte fait apparaître des images incroyables.

Révéler des traces sur des enveloppes, même sur du papier poreux mouillé, c’est désormais possible. Le métal, le plastique, le verre ou l’adhésif ? Même pas peur ! Grâce à une sorte de super glue méga intelligente, les gendarmes scientifiques réussissent à mettre en lumière des empreintes des jours, des semaines, voire même des années après. Impressionnant.

« RELIER UN LIEU, UN OBJET ET UN HUMAIN. »

D’ailleurs, avez-vous déjà entendu parler d’empreinte olfactive ? Depuis 2012, le chef d’escadron Cognon travaille sur ce qui s’appelle la chimie analytique, au sein du département Environnement Incendies Explosifs. Ce sont les incendies qui occupent 70% de son temps. Son équipe et lui vont chercher « quel type de produits inflammables a été utilisé », « travailler sur les résidus des incendies, se déplacer pour effectuer des prélèvements ou travailler sur photo ». Leur job ? « Relier un lieu, un objet et un humain ». Les chiens pisteurs de la gendarmerie sont extrêmement doués pour cela, mais leur travail n’est pas exploitable lors d’un procès. Il fallait donc imaginer « une solution complémentaire ». Le chef d’escadron nous explique comment il est possible désormais de « prendre un individu et de l’isoler par l’odeur ». L’idée ? Capturer cette odeur et en isoler les molécules piégées. Lorsqu’elles se retrouvent à l’état de vapeur, cela va permettre de réaliser une chromatographie, comprenez une complexe méthode d’analyse chimique. Le chef d’escadron Cognon nous raconte le test qu’ils ont réalisé avec une ancienne stagiaire qui avait occupé un bureau durant des mois. Les experts ont réussi à capturer son odeur sur le combiné téléphonique, l’ont isolImaginez comment ce procédé – encore en phase de test – va pouvoir à l’avenir faire avancer les enquêtes. « L’odorologie n’est pas reconnue par la justice mais, un jour, probablement que oui ! »

Le chef d’escadron Cognon

Passage express cette fois en zone de médecine légale. Ici, la salle d’autopsie est unique en Europe. Une deuxième salle permet par exemple aux magistrats de suivre l’examen via un écran dans la pièce à côté. Ainsi ne regardent que ceux qui le souhaitent vraiment, ce qui évite quelques évanouissements (et ça, on veut bien le croire). Un peu plus loin, un scanner dédié aux morts, qui permet ainsi de détecter une hémorragie avant une autopsie. Les experts utilisent également la reconstruction 3D pour reconstituer le visage d’un mort défiguré. Ici sont aussi entreposés des squelettes auxquels il va s’agir de redonner une identité. Savez-vous d’ailleurs combien de squelettes sont retrouvés chaque année en France ? 300 ! Et surtout au mois de mai ou lors des périodes de chasse et de cueillette de champignons…

« JE NE PENSAIS JAMAIS ME TROUVER EN PRÉSENCE DE LA PHOTO D’UNE ODEUR. »

En repartant, nous comme anesthésiées. Sonnées. Bluffées aussi. « Ce qui m’a marquée ? On entre dans un autre monde : clos, concentré (en savoir et en technologie) et peuplé de personnes passionnées. Tout y devient incroyable : je ne pensais jamais me trouver en présence de la photo d’une odeur par exemple ! Ces scientifiques remontent littéralement le temps en suivant les traces que l’on laisse en permanence derrière nous. J’ai d’ailleurs été médusée par le nombre de traces que l’on sème partout, juste en existant ! », nous confiera Elise Tielrooy quelques jours plus tard. Et puis, elle va devoir aussi… se remettre au boulot ! « Je vais devoir réécrire quelques scènes de mon prochain roman : j’ai encore du mal à tuer sur papier… », plaisante-t-elle. Le plus dur pour les auteurs de polars ? La scène du meurtre, évidemment !

Merci à tous les « experts » et aussi au Général de brigade Touron, au Colonel JAM et au lieutenant-colonel Chilliard.

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Ils capturent le partenaire sentimental d’un mannequin

Le sujet a déclaré qu'en arrivant à l'appartement, il avait trouvé la femme morte, mais les preuves techniques contredisent cette version et indiquent qu'il est le principal suspect de l'incident.

El Espectador : 21.11.2020 (Colombie)

Le sujet a déclaré qu’en arrivant à l’appartement, il avait trouvé la femme morte, mais les preuves techniques contredisent cette version et indiquent qu’il est le principal suspect de l’incident.

 
 

L’ apparent suicide d’un mannequin érotique dans l’ouest de Cali a pris un autre cours, après une série de tests techniques réalisés par des professionnels sur les lieux, dont les résultats suggèrent qu’il s’agirait d’un cas présumé de fémicide.

Le 22 avril, des policiers sont arrivés dans un appartement à l’ouest de la ville où ils ont trouvé le corps sans vie de Paula Andrea López Flores , qui avait une blessure par balle évidente à la tête . À ce moment-là, la déclaration a été prise d’ Iván Alfonso Rubio Londoño , le partenaire sentimental de la femme, qui a assuré l’avoir retrouvée morte à son arrivée à la résidence. La première hypothèse suggérait qu’il s’agissait d’un suicide . (Lire aussi: le tournage dans la discothèque de Juanchito laisse un mort et un blessé )

Cependant, les membres de la Section des enquêtes criminelles ont continué d’enquêter pour clarifier les faits. Tout a commencé par le processus de collecte d’informations ; Le rapport d’ autopsie a été examiné, dans lequel il a été déterminé que les caractéristiques de la plaie présentée par la victime n’étaient pas le résultat d’un suicide; Il a été effectué la surveillance des caméras de sécurité qui semblent au spectacle en entrant dans la poubelle Rubio Shut où il a été trouvé l’arme à feu

…et des tests effectués par Bluestar (un agent de visualisation du sang à base de luminol) ont montré du sang à différents endroits de l’appartement, y compris dans l’évier.

Tous ces résultats, auxquels s’ajoute la version peu convaincante du partenaire sentimental de la victime, ont été présentés au 47e bureau du procureur de section qui a émis un mandat d’arrêt contre Rubio, qui est entré en vigueur dans les dernières heures. (Vous pourriez être intéressé par: un bébé de sept mois est mort dans une attaque de tueur à gages qui aurait été dirigée contre son père )

«D’après les informations dont nous disposons, ils organisaient déjà une séparation . À ce jour, nous n’avons trouvé aucune plainte officielle devant le bureau du procureur de la famille ou le poste de police pour abus ou violence domestique et les enquêtes qui ont été faites avec les voisins ne donnent aucune indication que la femme a été violée “, a déclaré le colonel Fabián Ospina , police. Sous-commandant métropolitain de Cali, qui a ajouté que le capturé n’avait pas de casier judiciaire.

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Les progrès scientifiques ont fait parler une trace de sang

Maëlys : comment les progrès scientifiques ont fait parler une trace de sang microscopique

FRANCE 3 : 09.12.2019

Elles ont échappé au nettoyage méticuleux de Nordahl Lelandais. Puis, dans un premier temps, à l’attention des enquêteurs. Ce sont des microtraces de sang, découvertes sous des tapis de sol, dans le coffre de l’Audi A3 du suspect de l’homicide de Maëlys de Araujo, qui ont permis de le confondre et de lui arracher des aveux.

Ces dix dernières années, la science a fait de spectaculaires progrès pour faire parler de minuscules taches de sang. « En 2000, il fallait une trace d’un demi-centimètre pour identifier une victime, aujourd’hui on peut le faire quand les traces ne sont pas visibles pour l’œil humain », explique le colonel Patrick Touron, le directeur de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).

Du nylon plutôt que du coton

Pour un criminel, il devient de plus en plus difficile de faire disparaître des indices. « La lame d’un couteau peut avoir été soigneusement nettoyée, en démontant l’objet, on peut trouver des traces à l’intérieur du manche qui vont nous être utiles, même s’il n’en reste pas beaucoup. Ou bien dans l’étui », souligne Marie-Gaëlle Le Pajolec, co-directrice de l’Institut Génétique Nantes Atlantique (IGNA).

Depuis une dizaine d’années, toute la chaîne conduisant à l’identification des victimes à partir de leur sang a évolué, à commencer par la détection de cellules sanguines. « Des révélateurs de sang comme Bluestar permettent de trouver des traces invisibles. Il y a aussi des appareils qui déclenchent des lumières à des longueurs d’onde particulières », poursuit Marie-Gaëlle Le Pajolec. Ce sont des outils de ce type qui ont été utilisés pour repérer les microtraces de sang de Maëlys.

L’étape suivante, celle du prélèvement, s’est aussi perfectionnée. « On utilisait auparavant des écouvillons avec des tiges en coton où des moisissures pouvaient se développer. Aujourd’hui, on utilise des écouvillons avec des tiges en nylon qui sèchent beaucoup plus vite », ajoute l’experte de l’IGNA.

Etudier les projections

L’extraction de l’ADN à partir des cellules, ainsi que sa duplication pour les besoins de l’enquête (son « amplification », dans le langage scientifique), sont également facilitées. « Le sang est une matière très riche en ADN. A partir de traces très faibles, on arrive aujourd’hui à obtenir des empreintes. Pour l’extraction de l’ADN, nous avons des kits beaucoup plus performants qu’il y a dix ans », affirme Marie-Gaëlle Le Pajolec. Cette étape qui prenait auparavant une semaine ne demande désormais que quelques heures…

Les enquêteurs peuvent également compter sur les experts en morpho-analyse de traces de sang de trois pôles français, dont l’IRCGN et l’IGNA. Cette discipline, développée en France depuis la fin des années 1990, permet à partir des projections de sang d’élaborer des scénarios : la victime a-t-elle été frappée ? Y a-t-il eu plusieurs protagonistes ? Comme c’est le cas dans le cadre de l’affaire Maëlys, la taille, la forme et la répartition de chaque goutte de sang sont examinées avec attention.

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Des taches de sang invisibles révélées par le « Bluestar »

Affaire Mallouk : le long procès d’un meurtre sans aveux

FRANCE 3 : 09.12.2019

Hafid Mallouk va être jugé durant deux semaines pour le meurtre de sa compagne, une jeune infirmière dont le corps a été retrouvé brûlé dans une forêt de Villers-les-Nancy.

Le chemin judiciaire a été très long et très tortueux pour amener Hafid Mallouk dans le box de la cour d’assises de Nancy. Et son procès s’annonce tout aussi long et tortueux. Il s’ouvrira le 22 janvier à 14 h et doit durer deux semaines.

Deux semaines au cours desquelles des experts en tout genre vont se succéder à la barre. Car dans cette affaire, la Justice a eu recours à quasiment tous les moyens d’investigations scientifiques possibles. Cela n’a pas suffi à vaincre le bloc de dénégations dans lequel s’est enfermé Hafid Mallouk. Mais cela a permis de réduire drastiquement la place laissée au doute.

Ce Nancéien de 39 ans, employé en CDD dans un cabinet d’assurances avant son arrestation, est accusé d’avoir tué sa compagne, Julie Martin, une infirmière de 34 ans avec laquelle il a eu une petite fille. L’affaire remonte au 30 juin 2014. Ce jour-là, en début d’après-midi, la police et les pompiers interviennent au domicile du couple, rue Jean-Prouvé, à côté de la place de la Croix-de-Bourgogne, à Nancy. C’est le frère d’Hafid Mallouk qui les a alertés car il s’est présenté à la porte du logement et personne n’a répondu à ses appels.

Les pompiers entrent par la fenêtre et découvrent le trentenaire enfermé dans la salle de bains. Il est en train de se laver frénétiquement les mains. Des mains qui portent des traces de blessures. L’homme a l’air sous le choc et s’avère incapable de fournir des réponses cohérentes aux questions de la police.

Des taches de sang invisibles révélées par le « Bluestar »

Il est en particulier incapable d’expliquer où est passée sa compagne. Ce comportement suspect incite les policiers à passer au crible l’appartement. Ils ont notamment recours au « Bluestar », un produit qui permet de révéler la présence de taches de sang invisibles à l’œil nu. Ils se rendent alors compte qu’il a y a d’importantes traces de sang un peu partout dans l’appartement, de la salle de bain à la chambre à coucher en passant par la cuisine, et que tout a été nettoyé.

 

Pour les enquêteurs, c’est clair, Julie Martin a été tuée et ils sont sur les lieux de son meurtre. Mais il n’y a pas de cadavre. La victime reste en effet introuvable. Jusqu’au 14 juillet 2014. Un promeneur découvre le corps entièrement carbonisé de la jeune femme dans la forêt de Clairlieu à Villers-lès-Nancy.

C’est le point de départ d’un marathon d’investigations scientifiques. Tout y passe : analyse de la terre du bûcher ainsi que de différents objets retrouvés brûlés avec le corps, autopsie des os calcinés, recherche ADN, étude de la forme des taches de sang mises à jour dans l’appartement de la rue Jean-Prouvé ou, encore, analyses des lignes téléphoniques portables et fixes du couple.

Cela débouche sur un faisceau d’indices accablants contre Hafid Mallouk. Le dernier juge d’instruction en charge du dossier a retenu neuf éléments à charge pour le renvoyer devant la cour d’assises (lire par ailleurs). Le trentenaire persiste toutefois à nier.

Sa santé psychologique semble s’être détériorée depuis qu’il est en détention. Il transforme régulièrement sa cellule en dépotoir ou la dégrade. Quelle sera son attitude à la barre des assises ? Début de réponse le 22 janvier. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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