Affaire Troadec : traces de sang, combustion des corps, la parole aux experts.

Le procès de Hubert Caouissin et Lydie Troadec s'est poursuivi avec le témoignage des experts qui ont travaillé sur l'affaire.

France info : 29.06.2021

Le procès de Hubert Caouissin et Lydie Troadec a lieu à Nantes aux assises de Loire Atlantique jusqu’au 9 juillet 2021.

Ce mardi 29 juin, la journée a été consacrée au récit des experts qui ont travaillé sur le quadruple meurtre de la famille Troadec à Orvault, près de Nantes, en février 2017.

Reprise de l’audience à 9h15. La présidente de la cour d’assises, Karine Laborde, appelle Pascal Olivier, expert en empreintes génétiques.

Pascal Olivier explique rapidement le principe de l’ADN. Comment il peut exclure un individu avec affirmative quand les caractéristiques générales sont différentes. Mais deux individus peuvent avoir un profil génétique proche. Qu’il faut alors affiner.

“Nous avons utilisé un réactif spécifique du chromosome Y pour faire apparaitre des particularités de l’ADN. Nous avons utilisé le Bluestar comme réactif au sang humain. Il réagit particulièrement aux globules rouges”.

Trois lieux, la scène de crime, la voiture 308, et la ferme.

“Nous n’avions pas de corps. À partir d’accessoires, de vêtements, nous avons pu trouver quatre ADN, et vérifier qu’ils appartenaient bien aux personnes disparues. Avec des gants de toilette ou brosse à dent trouvées aux domiciles des enfants nous avons pu valider facilement ces ADN”.

“Pour la scène de crime, nous avons trouvé du sang de Brigitte dans le garage, la chambre parentale, la chambre de Sébastien, la salle de bain, en mélange avec deux autres, Pascal et Sébastien”.

“Pascal, on le retrouve dans le garage, l’entrée, la chambre, l’escalier”

(Pascal Olivier, expert en empreintes génétiques)

“Sébastien, le lit de sa chambre, sur un smartphone, dans le garage, sur un interrupteur de la salle de bains. Les médias ont fait état de sa culpabilité, nous avons pu oublier cette hypothèse, dit-il, poursuivant, sous l’armoire de Charlotte nous avons retrouvé l’empreinte génétique de Brigitte et de Pascal”.

"Il y a une probabilité d’erreur de 1 sur 29 millions de milliards"

“Dans la cuisine, nous avons des bols des mugs, nous avons sur un verre deux empreintes en mélange. L’une de Sébastien, l’autre inconnue. Qui s’est révélée être celle de Hubert Caouissin. Il y a une probabilité d’erreur de 1 sur 29 millions de milliards. Nous retrouvons également l’ADN d’Hubert Caouissin sur le fauteuil bleu dans le jardin”.

“Peu d’endroits où nous retrouvons des empreintes génétiques de Charlotte. Sur le stéthoscope de Charlotte notamment (ce n’est pas celui dont parle Hubert Caouissin), sur les parties que l’on met dans les oreilles”.

“Dans le véhicule 308, nous avons eu 76 prélèvements, là on retrouve les empreintes génétiques des victimes hors traces de sang, nous retrouvons l’ADN d’Hubert Caouissin sur la commande de ventilation et sur le rétroviseur intérieur”.

Nous retrouvons avec le Bluestar les empreintes génétiques de Pascal, Brigitte, et Sébastien

(Pascal Olivier, expert en empreintes génétiques)

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Présumé tueur en série: nouvelles fouilles et Bluestar au verger

La scène de crimes à Mare-d'Albert dissimulerait-elle d'autres sordides secrets ?

 En tout cas, cette affaire qui défraye la chronique depuis le vendredi 28 mai est loin d’être close. De nouvelles fouilles dans le verger de letchi que surveillait le présumé tueur en série Umyad Ebrahim, sont prévues ce mardi 1er juin. Un exercice de Bluestar sera aussi pratiqué dans la pièce se trouvant dans le verger, pour retrouver des traces de sang.

Lors d’une descente dans le verger, hier, lundi 31 mai, des limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT) ont retrouvé une paire de sandalettes et un portable. Pour l’heure, ils ignorent  qui en est la propriétaire.La découverte récente des cadavres de deux quadragénaires enterrées dans un verger de letchis a choqué leurs proches. Le présumé meurtrier, interné à l’hôpital psychiatrique, chassait-il ses proies sur sa page Facebook. Aurait-il fait d’autres victimes ?

Le portable d’Umyad Ebrahim a été envoyé à l’IT Unit pour être vérifié. Ses messages seront décryptés pour retracer des témoins, qui seront appelés pour faire la lumière sur cette affaire. Les enquêteurs soupçonnent qu’il se serait confié à des «amis».

Flash-back. En octobre dernier, Zahira Ramputh, 40 ans, fait la connaissance d’Umyad Ebrahim, 38 ans, un grand romantique sur les réseaux sociaux. Elle finit par aller vivre avec lui après quelques semaines et croit que le trentenaire lui voue un amour sincère, mais cette mère d’une adolescente de 17 ans se trompe lourdement. En janvier, une dispute éclate dans le couple. La quadragénaire avait appris l’existence d’une autre jeune femme dans la vie du présumé meurtrier. Les deux femmes se chamaillaient pour être l’élue d’Umyad Ebrahim.

Mais peu après, la jeune femme, une dénommée Shenaz, devait faire marche arrière. Les enquêteurs soupçonnent que c’est l’existence de cette autre jeune femme qui a tout déclenché.

Sous traitement psychiatrique

D’autre part, les enquêteurs ont aussi rencontré les médecins traitants d’Umyad Ebrahim à l’hôpital psychiatrique, qui affirment qu’il est toujours sous traitement et qu’ils ne peuvent se prononcer dans l’immédiat si le présumé meurtrier pourra faire face à un interrogatoire.

Pour rappel, cette histoire a été révélée au grand jour une semaine plus tôt. Umyad Ebrahim, un patient psychiatrique de 38 ans admis à la High Security Ward de l’hôpital Brown-Séquard (BSH) reçoit la visite d’un proche. Il lui demande de signer sa décharge de l’hôpital BSH. Il lui explique que depuis la mort de Zahira Ramputh, il souffre de dépression. Une chanson, postée sur sa page Facebook, d’un jeune homme qui tue une jeune femme dont il est éperdument amoureux fait le déclic dans la tête de ce proche. Celui-ci contacte alors les proches de Zahira Ramputh à Vallée-Pitot, qui n’étaient pas au courant de la nouvelle de la mort. Une des sœurs de la victime se rend alors à l’état-civil pour consulter l’acte de décès et ensuite à la police pour rapporter sa disparition.

Pressé de questions des enquêteurs de la MCIT, Umyad Ebrahim a affirmé que Zahira Ramputh s’est suicidée et qu’il l’a enterrée dans un endroit près de sa maison, à Mare-d’Albert, quand le corps a commencé à se décomposer. Il y a conduit les enquêteurs, vendredi. Après plusieurs heures de fouille, les restes de la quadragénaire de Vallée-Pitot enveloppé dans un drap sont déterrés dans le verger de letchis.

Dans la même soirée, les proches de Hema Coonjoobeharry, une habitante de Bambous disparue depuis le 10 mai, apprennent la nouvelle par les médias. Ils étaient au courant de la liaison qu’entretenait la quadragénaire avec Umyad Ebrahim et ils avaient rapporté sa disparition le 22 mai. Ils alertent aussitôt la MCIT et les enquêteurs débarquent de nouveau à la BSH. Le présumé meurtrier leur avoue alors l’avoir tuée en l’étouffant, car elle ne voulait pas rentrer chez elle. Cette dernière l’avait rejoint dans la bicoque se trouvant dans le verger, le 10 mai, soit le jour de ses 40 ans. Après trois jours, il avait demandé à l’habitante de Bambous de rentrer chez elle mais celle-ci avait refusé, a-t-il soutenu. La police a retrouvé son cadavre enterré à quelques mètres du premier dans le même verger de letchis.

Le suspect a été examiné par un psychiatre et un médecin de la police. Un rapport sur son état de santé est attendu.

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