Sud Ouest : Meurtre à coups de déambulateur : 30 ans de réclusion requis contre Danièle Louis

L’avocat général Jean-David Cavaillé a démontré la volonté de donner la mort de l’accusée

L’avocat général Jean-David Cavaillé a requis ce vendredi matin une peine de 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Danièle Louis, assortie d’une période de sûreté de 15 ans. Cette dernière est accusée du meurtre de son mari Christian Gonda, le 16 décembre 2015 à Saint-Genis-d’Hiersac.

« Un meurtre presque parfait », a indiqué le magistrat. « Un meurtre qui aurait pu servir de synopsis à un épisode d’Esprits Criminels, série dont le couple était fan. Tout était en place pour que ça passe pour une mort naturelle, ou un accident », causé par des chutes à répétition de son mari. « Tout cela est mis en scène », assène l’avocat général qui a rappelé que la victime était la cible de violences conjugales régulières.

Dans son réquisitoire, Jean-David Cavaillé a rappelé que la mort avait été causée par une accumulation de coups ayant provoqué une importante perte de sang. A l’autopsie, le corps de Christian Gonda était en effet exsangue.

« Comme dans les séries policières, les gendarmes ont utilisé le Blue Star », cette technique permettant de révéler les traces de sang dans la maison. « Il y avait du sang partout », a insisté l’avocat général. « Je n’ai jamais vu ça. » Avec notamment une flaque de 4 m² dans le salon. Mais aussi dans la salle de bain et la buanderie.

« Tant qu’il râlait, je n’ai pas relâché »

Des saignements provoqués par des coups de déambulateurs, de balai et de poings, le samedi 12 décembre. Puis le mercredi, Christian Gonda est dans son lit et se plaint. Des râles qui auraient décidé sa femme de mettre fin à ses jours. Danièle Louis se serait alors saisie d’un lacet et aurait serré le cou de son mari. Avant d’attendre deux heures pour appeler les secours.

En fin de réquisitoire, l’avocat général a également insisté sur la volonté d’homicide. Qui fait encourir la réclusion à perpétuité à l’accusée. En s’appuyant sur cette strangulation avec le lacet. Et de citer les déclarations de l’accusée, dans une de ses dépositions. « Tant qu’il râlait, je n’ai pas relâché ». Le magistrat a demandé aux jurés « de ne pas oublier ces paroles. » Et de dire « oui », Danièle Louis a volontairement donné la mort à son mari.

Jean-David Cavaillé a également requis trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve à l’encontre de Jean-Laurent Jaminon pour non-empêchement de crimes. « Il n’a jamais entrepris la moindre démarche pour protéger son beau-père. Quand il a entendu ses plaintes, il n’a pas réagi. » Se contentant de nettoyer la mare de sang pour recevoir les voisins à l’apéritif, sans appeler les pompiers.

Facebook
Twitter
LinkedIn
VK
Telegram
WhatsApp
Email
Print